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L’imaginaire alimentaire dans les romans de Zola : une analyse de L’Assommoir et de La Curee Dusing, Elizabeth

Abstract

Le XIXe siècle marque l'apogée et de la cuisine française et du roman français. La nourriture apparaît régulièrement comme thème secondaire dans la fiction de l'époque et à cet égard nous considérons sa signification dans les Rougon-Macquart d'Emile Zola, portant notre attention sur trois romans particulièrement représentatifs de la série: La Curée, L'Assommoir et Le Ventre de Paris. Avec l'ascension de la société consommatrice et bourgeoise post-révolutionnaire, l'acte de manger se transformait en spectacle pour ainsi dire, un moyen d'étaler sa réussite socio-économique. Non seulement la nourriture et la manière dont elle était servie à et consommée par certaines classes pouvaient-elles symboliser la richesse et le statut social, elles pouvaient aussi indiquer le contraire: la pauvreté et le besoin. Représenter les iniquités vastes qui séparaient les classes est un des traits dominants de la littérature réaliste du XIXe siècle. Comme la nourriture pouvait symboliser l'abîme divisant riches et pauvres, pour l'écrivain la nourriture et sa consommation étaient de grand intérêt pour définir le contexte social de son personnage littéraire et pour renseigner sur sa volonté d'être ou de devenir, sur les catégories archétypales d'une vie, d'un système, d'une société, d'une oeuvre. Zola arrive à lier l'appétit aux pulsions identitaires transformant le vocabulaire associé au discours alimentaire en un répertoire de métaphores qui se réfèrent aux appétits pour l'argent, la chair, la gloire, le pouvoir ou le savoir. Ces appétits sont caractéristiques du Second Empire, une période de décadence où régnait, d'après Zola, l'excès, l'avarice et la corruption. Là-dedans se retrouvent ses propres traductions de la condition de ses personnages en une idéologie basée sur 1'appétit ou la confusion des appétits. Le thème sous-jacent du "cannibalisme" — la manifestation la plus extrême de cette confusion -- en est un exemple qui présente la question darwinienne de manger ou d'être mangé sous forme de la lutte éternelle entre les Gras et les Maigres. Zola développe ainsi une nouvelle mythologie, celle de la "bête-humaine" dans laquelle il réduit l'homme à son état naturel et primitif où domine le besoin humain le plus fondamental: celui de manger.

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